Je vois d’ici vos fronts hérissés de plis marquant vos légitimes interrogations: à quoi nous invite encore Martial ? Quelle est cette nouvelle trouvaille qui l’amène à nous conseiller de rechercher une folie ? Sans doute est-il lui-même fou ! Je voudrais vous rassurer tout de suite en vous priant de lire la suite.

Vous souvenez-vous que satan avait usé de tous les moyens pour empêcher la naissance de Christ ? Hérode fut à l’époque l’instrument qu’il utilisa mais ils (Hérode et lui) échouèrent ! Au lieu que, se convainquant de cet échec, satan raccroche, il utilisa l’une de ses armes favorites, la persévérance, et alla tenter Jésus lors du jeûne préparatoire à l’accomplissement de sa mission salvatrice. Non content de s’être fait humilier une fois encore, il utilise depuis lors la persécution en soumettant quiconque veut servir sincèrement et sérieusement le Seigneur à des souffrances plus fortes les unes que les autres. Certes, cette arme lui marche quelquefois. Mais gloire soit rendue à Dieu qui fortifie ses enfants pour leur permettre de vaincre. Ainsi, nous trouvons à travers l’histoire de l’église, de vaillants chrétiens qui ont préféré plutôt mourir que de renier ou de maudire Christ. Polycarpe fut l’un d’eux, lui qui tint tête au préconsul Statius Quadratus et se laissa brûler vif. Mais comme le feu ne lui fit aucun mal, ses bourreaux lui transpercèrent le cœur par l’épée. Je vous invite à lire ci-après le dernier entretien qu’il eut, le 25 avril 167, avec le préconsul.

« -Es-tu Polycarpe ? – Oui, je le suis. – Aie pitié de tes cheveux blancs, maudis le Christ, et tu seras libre. – Il y a 86 ans que je Le sers et Il ne m’a fait que du bien ; comment pourrais-je Le maudire ? Il est mon Créateur, mon Roi et mon Sauveur. – Sais-tu que j’ai des lions et des ours tout prêts à te dévorer ? – Fais-les venir. – Puisque tu te moques des bêtes féroces, je te ferai brûler. – Je ne crains que le feu qui brûle les impies et ne s’éteint jamais. Fais venir les bêtes, allume le feu, je suis prêt à tout…On arrêta qu’il serait brûlé vif. Comme les bourreaux se préparaient à l’attacher sur le bûcher, il leur dit : « C’est inutile, laissez-moi libre, le Ciel m’aidera ». ll leva les yeux et pria. Tout à coup, la flamme l’environne et s’élève par-dessus sa tête mais sans lui faire aucun mal, pendant qu’un parfum délicieux embaume les spectateurs. A cette vue, les bourreaux lui percent le cœur avec une épée. ».

Chers lecteurs, j’imagine les sentiments qui vous animent et qui vont de la tristesse à la révolte, car il est des situations qui ont pour effets d’amener le caractère justicier de notre être primitif à surclasser notre être raisonnable, civilisé et chrétien. Mais plutôt que de révolte, laissez ce texte ceindre de force votre foi en Dieu. Serais-je prêt, moi, aujourd’hui à payer au prix de ma vie ma foi en Dieu, comme Polycarpe ? Si, sous la torture infligée par des tortionnaires professionnels, ma libération ne devrait être due qu’au reniement de Christ, franchirais-je le pas et opterais-je pour la mort ? Que Dieu fortifie notre foi et nous aide à prendre exemple sur Christ, sur Polycarpe, sur Etienne de même que sur d’autres patriarches qui, sans aller jusqu’à la mort, ne souffrirent pas moins pour la cause de Christ. Paul qu’on flagellait, mettait en prison dans des chaînes et qui, une fois relaxé, retournait sans hésiter à ce qui lui avait valu la prison.

J’en conviens, un incroyant qui n’a aucune idée de la motivation basique de cet entêtement parlera sans grand tort de mystères et dira que ces chrétiens sont fous. Mes frères et mes sœurs, n’est-il pas mille fois préférable d’être fous de Dieu, fous pour l’œuvre de Dieu et fous pour une cause divinement juste que de prétendre à une hypothétique tranquillité/liberté qu’on pourrait devoir au reniement de Christ ? D’ailleurs, en reniant Christ dans ces conditions, n’est-ce pas une manière d’exprimer plutôt sa folie pour le diable ? Retenons simplement que les manifestations tangibles de la foi en Dieu sont et seront toujours l’expression d’une folie pour ceux qui ne connaissent pas Christ. Comment saurait-il en être autrement ? Que Abraham accepte de sacrifier son fils unique pour Dieu, n’est-ce pas là une folie pour les incroyants ? Que Noé, dont les contemporains n’avaient jamais vu tomber une goutte de pluie, annonce la fin du monde par le déluge et se lance dans le gigantesque chantier de construction d’une arche, c’est aussi de la folie. Qu’une veuve prépare un gâteau avec le peu de farine et d'huile lui restant comme provision et en donne à manger à un homme de Dieu d’abord, c’est encore une folie. Mais pour nous, cette folie s’appelle la foi, celle que nous devons rechercher, celle que nous devons consolider. Puisse Dieu Tout Puissant nous y aider !

Bonne semaine de travail à toutes et à tous!