"...faites ceci en mémoire de moi" 1 Corinthiens 11:24

Parmi les commandements que Christ a laissés à ses disciples, il y en a un dont la portée traduit sa nostalgie de devoir les quitter. Dans la nuit où il fut livré, le Seigneur Jésus "prit du pain, et, après avoir rendu grâces, le rompit, et dit: Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous; faites ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez." (1 Corinthiens 11:24,25).

Le souvenir est ce qui nous reste d'un événement marquant, qu'il fût heureux ou non. Que de méthodes et de technologies l'homme n'a-t-il pas développées depuis la nuit des temps, pour marquer le souvenir de son passage sur terre! Les êtres qui nous sont chers, nous les rapprochons de nous, à cause du temps et de l'espace qui nous séparent, par des images qu'ils ont laissées (photos, vidéos ou un objet quelconque en souvenir d'eux). Je revois l'image de deux jeunes gens amoureux dont l'un devait se rendre dans une ville lointaine pour un temps donné, à une époque où les téléphones étaient un luxe et que les correspondances épistolaires circulaient à la vitesse des moyens qui les acheminaient. Ils s'étaient échangé des photos et quelques objets de souvenirs afin de sentir l'un près de l'autre.

J'ai visité certaines villes américaines dont les monuments rappellent l'histoire des héros et des hommes ayant marqué leurs civilisations ; des images des hommes ayant perdu leurs vies sur des fronts de batailles ont été sculptées ou leurs noms inscrits sur des murailles pour ne pas en perdre le souvenir en hommage à tout le service qu'ils ont rendu à la nation. Le célèbre tableau de la Liberté en France est une illustration de même que la place des martyrs dans presque toutes les villes africaines ayant envoyé des combattants à la seconde guerre mondiale ou à la guerre d'Indochine.

Christ, notre héros, en connaissait l'importance. Il savait qu'il quittait la terre pour aller au père et rassurait les disciples qu'il était mieux qu'il s'en allât, afin de leur préparer une place (Jean 16:7 ). Mais avant cela, il devrait passer l'épreuve de la mort, cette mort obligatoire et expiatoire qui assure notre rédemption et nous réconcilie avec Dieu. Christ, notre Pâque !

Quel souvenir avons-nous encore de cet événement ? Nous souvenons-nous encore des moments cruciaux où Dieu empressaient les enfants d'Israël à quitter l'Égypte après le dernier fléau qui s'abattit sur la ville au cœur endurci, sonnant ainsi le glas de leur esclavage ? Nous souvenons-nous encore de la traversée de la mer rouge par les enfants d'Israël sous la haute et puissante main de Dieu (Exode 13) ? Ce fut le même prodige qu'accomplit Jésus-Christ en donnant sa vie pour nous libérer de l'esclavage du péché. Rien ne vaut un homme libre et il n'y a de plus grande liberté que celle que nous avons sur nos penchants, sur nos désirs et la tentation. Et c'est bien celle que nous a donnée Christ, si nous demeurons attachés à Lui. Pour ceux qui ont déjà eu à faire cette merveilleuse expérience du salut, il n'y a pas de bonheur comparable à celui d'une vie transformée par Christ. C'est pourquoi il est nécessaire que nous puissions nous rappeler ces moments douloureux qui ont porté l'amer souvenir de notre libération.

Christ est mort pour nous, mais ressuscité. Il est ressuscité d'entre les morts pour nous rassurer de notre victoire qui dépasse toutes les victoires. Il est retourné au père et nous a recommandé de communier en souvenir de Lui. Et pour témoigner de son attachement à nous qui sommes ses ouailles, il nous a marqués du sceau vivant de son Esprit qui nous vivifie et témoigne de sa présence en nous. C'est pourquoi, il nous importe de nous souvenir chaque jour de cette œuvre grandiose qu'il a accomplie pour vous et pour moi. S'en souvenir, c'est lui donner sa vie; s'en souvenir, c'est garder ses commandements; s'en souvenir, c'est annoncer sa mort et sa résurrection, jusqu'à ce qu'il revienne (I Corinthiens 11:26); s'en souvenir, c'est aussi faire la paix avec lui si entre temps le malin a tenté de nous ravir de ses mains. Que sa paix profonde remplisse nos âmes! Amen.