‘’Et il dit : Tu sais que la royauté m’appartenait, et que tout Israël portait ses regards sur moi pour me faire régner. Mais la royauté a tourné, et elle est échue à mon frère, parce que l’Eternel la lui a donnée ‘’ 1 Rois 2 : 15

Au nombre des hommes élevés en dignité ou ayant accompli quelque chose de grand dont j’ai entendu conter ou lu l’histoire, de la liste de ceux que je connaisse, il ne se trouve encore aucun qui attribue leur position à un mérite exceptionnel. Ce n’est pas pour dire qu’ils n’ont pas des atouts incontestables, mais comme à l’unisson, ils confessent toujours soit en public ou en privé, qu’un autre homme aurait pu être choisi à leur place en dépit de toutes les qualités qu’ils se reconnaissent. Certains en parlent en termes de don de la providence, d’autres préfèrent faire allégeance à la nature, mais les plus éclairés reconnaissent qu’il s’agit de la grâce divine.

Le Roi David était vieux et très avancé en âge et sa succession était déjà presque ouverte de son vivant. Adonija, était le fils aîné vivant (les autres étant morts) de David. Certains commentaires bibliques le créditent d’une éloquence et d’une force de persuasion sans pareilles : deux atouts précieux et efficaces de tout futur ‘’politicien’’. C’est donc à juste titre que ses autres frères (à l’exception de Salomon) et tout le peuple pensaient qu’il était le successeur naturel de David. C’était tellement évident que lui-même en s’adressant à Bath-Schéba pouvait affirmer ‘’…… Tu sais que la royauté m’appartenait…….’’

Pour lui, il n’était plus nécessaire de rechercher la bénédiction de son père alors toujours vivant. Il savait bien qu’il n’était pas le choix de son père mais, qu’importe, le peuple le préfèrera et le plébiscitera. De plus, qui était le prétendu challenger que préparerait son père ? Salomon ?

Salomon était parmi les enfants du roi David, celui qui ne devrait pas oser prétendre au trône. Son premier handicap, il était de Bath-Schéba, la femme d’Urie qui, de façon passive, a participé à la mort de son propre mari. Pire, les conséquences du péché de David avec Bath-Schéba sont encore vivaces dans la mémoire collective. Même si Salomon était né après que David eut pris Bath-Schéba comme femme, il était toujours regardé comme un enfant né hors du mariage. Et pour couronner le tout, il n’a pas grandi parmi ses autres frères (il fut remis à Nathan 2 Samuel 12:25).

Je suis convaincu que si la question était posée à Adonidja, il trouverait mille autres raisons pour lesquelles, Salomon ne pouvait succéder à son père. C’est pourquoi, selon ses propres termes, ‘’… la royauté a tourné, et elle est échue à mon frère, parce que l’Eternel la lui a donnée…’’. Mais la plus grande question qu’Adonidja a oublié de se poser, est la suivante : Pourquoi l’Eternel a-t-il préféré l’enfant issu d’une union dite controversée à lui ?

La première raison, c’est qu’Adonidja recherchait l’approbation du peuple mais Salomon quant à lui, a recherché celle de son père et de l’Eternel.

La deuxième raison, c’est qu’il n’y avait plus d’ ‘’union controversée’’, Dieu avait rendu en son temps son jugement et avait exécuté la punition adéquate. Bien que les conséquences annoncées fussent encore visibles, le péché de David était de l’histoire ancienne pour Dieu.

La troisième raison découle de la deuxième : Adonidja n’avait plus en réalité aucun avantage sur Salomon ; ils étaient tout simplement deux prétendants au trône avec les mêmes chances. Or, Dieu avait pris Salomon en affection depuis sa naissance (2 Samuel 12 :24) et comme à son habitude, Dieu ne regarde qu’au cœur pour opérer son choix.

Il existe sûrement d’autres raisons qu’on pourrait explorer en dehors de celles évoquées ci-dessus. Les commentaires des uns et des autres nous édifieront davantage.

Retenons simplement que les hommes, fussent-ils chrétiens ou non, trouveront toujours les raisons pour lesquelles vous méritez moins ceci ou cela. Ils vous trouveront moins qualifiés pour ceci, trop petit ou trop grand pour cela. Recherchons seulement de tout cœur l’approbation du Tout Puissant ; une fois que nous l’avons, quelle que soit la grandeur de votre rêve, Il l’accomplira si vous demeurez fidèle à sa parole. Dieu vous bénisse.