« Si vousportez beaucoupde fruit, c'est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples.» Jean 15: 8

Plusieurs croyants aspirent aujourd’hui à voir la main agissante de Dieu, à travers des prophéties, des guérisons, des délivrances et toute autre manifestation extérieure du surnaturel divin. Un accent particulier est mis sur la recherche des dons de l’esprit avec à la clé, la profession de Marc 16 :17 à 18 «Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom, ils chasseront les démons ; ils parleront de nouvelles langues… »

Les leaders ecclésiastiques se retrouvent pratiquement sous pression : ils doivent opérer des prodiges « expressifs », chasser tous les démons de nos quartiers, et mettre en déroute tous les féticheurs de nos petits villages pour que le nom du Seigneur soit glorifié. S’il est vrai que les signes et les prodiges font partie de notre héritage en tant qu’enfants de Dieu, l’essentiel n’est pas de courir après les miracles et les manifestations éclatantes du surnaturel divin sur la terre.

Il importe de distinguer les dons de l’esprit du fruit de l’esprit. Le principal enjeu pour chaque chrétien(ne) n’est pas tant de recevoir et de manifester les dons de l’esprit (guérison, prophéties, etc.) mais plutôt d’expérimenter la maturité en christ et la productivité par le Saint-Esprit. Autrement dit, il nous faut prioritairement grandir, murir et portez du fruit. Et le fruit de l’esprit c’est «…l’amour, la joie, la paix, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance » Galates 5 :22.

De son statut de père aimant, Dieu n’est pas intéressé par nous gaver de toutes sortes de dons spirituels, pour alimenter nos désirs d’émancipation bling-bling à faire le « one-man-show » spirituel, alors qu’au fond nous avons encore beaucoup à acquérir sur le terrain de la maturité dans le caractère. Ce serait faire exactement comme un homme riche et puissant qui ne refuse aucune distribution à ses enfants de jeune âge : bijoux de pierres précieuses, mallettes de billets clinquants, voitures dernier cri, hélicoptères premier prix, etc. Ce faisant, un tel père court le risque de mener ses propres enfants à la dérive de la superficialité et de la vanité qui pourrait à terme ruiner leur caractère et saboter toute leur destinée.

Il en est de même en ce qui concerne les choses de l’esprit. Le divin Père désire nous voir porter dignement son image, refléter purement son caractère. Il désire que tirant notre source de lui, nous fassions sortir les mêmes fruits, sur l’instigation de la sève sacrée : le Saint-Esprit. En pratique, ce que notre Père attend de nous, c’est d’abandonner les pleurnichements inutiles, les petites têtes de cafard pour un rien, les pipis-au-lit, et autres infantilités réservées à l’âge du nourrisson. La colère, la jalousie, l’inquiétude, la convoitise de la chair, la langue calomnieuse relèvent évidemment de cette infantilité spirituelle dont le divin Père attend de nous que nous divorcions définitivement pour retrouver les lignes de la discipline personnelle et de la responsabilité citoyenne.

Si nous voulons impacter notre génération vouée à tant de tourments, lui communiquer la lumière du Christ, ce sera par le fruit de l’esprit et non par la démonstration spectaculaire des dons de l’esprit. Si nous voulons semer la vertu dans le cœur de nos enfants et influencer les générations futures, ce sera encore par le fruit de l’esprit car c’est dans le fruit que se trouve la semence, le point de départ de tout processus de régénérescence.

Un questionnement pour cette semaine

Que produis-tu dans l’usine réservée de tes pensées intérieures ? Qu’est ce qui sort de toi chaque jour, dans chaque situation pratique de la vie ? Est-ce le fruit de l’esprit ou un autre fruit ? A toi de l’identifier et le Saint-Esprit reste disponible à y faire quelque chose si tu veux bien l’inviter à ce propos.