«L’ange de l’Eternel appela une seconde fois Abraham des cieux et dit : Je le jure par moi-même, parole de l’Eternel, parce que tu as fait cela, et que tu n’as pas refusé ton fils, ton unique, je te bénirai… » (Genèse 22 : 15-17)

La parole de Dieu nous invite dans Jacques 5 : 12, à ne jurer ni par le ciel, ni par la terre, ni par aucun autre serment. Mais que notre oui soit oui, et que notre non soit non. Cette parole, comme l’ensemble de celles qui composent la Bible, est parfaitement inspirée de Dieu et complètement digne d’être reçue.

Dieu n’est-il pas le créateur du ciel, de la terre et de tout ce qu’ils contiennent. Ainsi, en jurant par le ciel, n’est-ce pas une manière de l’honorer ? N’est-ce pas faire de même que de jurer par la terre ou par tout autre détail de l’univers, sa créature ? Cependant, il interdit que nous opérions ainsi. A la limite, on pourrait s’imaginer qu’étant un Dieu jaloux, il préfère qu’on jure par lui-même plutôt que de jurer par l’ouvrage de ses mains, cet ouvrage fut-il grand ou petit.

En tentant de me faire une opinion sur le pourquoi de cette interdiction, voici ce que j’ai pensé. Dieu a toujours voulu que nous soyons à son image : lumière là où prédomine l’obscurité, vérité là où le mensonge a installé ses quartiers, paix là où tout respire méfiance & soupçon, sincérité partout où la duplicité à étendu ses tentacules. Si nous sommes tel que le veut notre Dieu, chaque parole que nous prononçons doit être tellement univoque, insusceptible de contestation, de doute qu’on devrait y apposer le sceau de l’authenticité sans enquête ni hésitation préalables.

Je sais que vous connaissez cette espèce humaine, dominante malheureusement, dont l’une des caractéristiques est de dire une chose alors qu’elle pense une autre, d’annoncer une couleur alors qu’il s’agit d’une autre, etc. Lorsque les personnes de cette espèce parlent, la tentation semble naturelle de s’imaginer qu’il y a des non dits, de soumettre à caution leurs propos jusqu’à ce que soit établie la preuve, non pas qu’elles disent la vérité mais plutôt qu’elles ne mentent pas.

Dieu ne voudrait pas que nous appartenions à cette espèce. C’est pour cette raison que dans Mathieu 5 :37, il nous recommande : « Que votre parole soit oui, oui, non, non ; ce qu’on y ajoute vient du malin ». (Sans commentaire, dirons-nous).

Ainsi compris, on est sans doute surpris lorsqu’on lit le texte de Genèse 22 :15-16 « L’ange de l’Eternel appela une seconde fois Abraham des cieux, et dit : je le jure par moi-même, parole de l’éternel…. ».

Dieu enseignerait ou recommanderait-il une chose et ses plus proches serviteurs (les anges) agissant en son nom feraient-ils autre chose ? Il serait difficile de répondre par l’affirmative. Ce qu’il y a lieu de faire, c’est me semble-t-il de comprendre le contexte de cette parole.

Au verset 12, l’ange avait déjà appelé Abraham et lui avait dit : « je sais maintenant que tu crains Dieu, et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique. » Certainement étonné qu’un Père qui n’eut son unique enfant qu’à 100 ans, accepte quelques années après de le sacrifier pour Dieu, l’ange appela encore Abraham et, pour mettre suffisamment d’emphase sur l’acte qu’il a posé et les bénédictions qui allaient suivre, affirma: « je le jure par moi-même, parole de l’Eternel ». Veuillez lire les versets 17 et 18 pour apprécier les bénédictions que l’ange de Dieu prononça sur Abraham. Son acte exceptionnel de foi venait d’être récompensé, exceptionnellement, à travers un acte exceptionnel et scellé pour des millénaires.

Ces propos de l’ange de l’Eternel atténuent-t-ils la solennité de l’interdiction exprimée dans Jacques 2 :12 ? Je pense que nous serons nombreux à répondre par la négative. Nous ne sommes ni ange, ni Dieu, mais des humains et nous devons nous en tenir à ce qui nous est demandé, à savoir que notre oui soit oui, notre non, non. Ne nous hasardons même pas à jurer par nous-mêmes soit disant que nous suivons l’exemple de l’ange. Que Dieu bénisse notre compréhension !