« Christ, au temps marqué, est mort pour des impies. » Rom. 5 : 6

Si vous aviez demandé aux Français, il y a quelques semaines, qui est Arnaud Beltrame, il est quasi-certain que beaucoup d’entre eux vous auraient répondu qu’ils ne le connaissent pas. Posez la même question aujourd’hui et vous serez étonné d’une part du niveau d’attention qui vous sera réservé mais davantage des superlatifs qui marqueront les réponses qui vous seront servies à son sujet. Ce colonel aura été sorti de l’anonymat et de la discrétion à laquelle il est si accoutumé par un acte de bravoure dont beaucoup de ceux qui le connaissent témoignent que ce ne fut pas un acte isolé de sa part ; il serait dans la nature d’Arnaud de risquer sa vie pour sauver celles de parfaits inconnus.

L’hommage public mérité que la France a rendu, le 28 mars 2018, à ce quarantenaire fiancé dont le mariage religieux était prévu pour juin 2018, aura mobilisé beaucoup de hautes personnalités de la république. Arnaud a bénéficié aussi d’un hommage à l’Assemblée Nationale française faisant s’entendre exceptionnellement toutes les tendances politiques. Mieux, la première partie d’Envoyé Spécial diffusée sur France 2 le 29 mars a été consacrée à cet homme qui n’a point fait cas de sa vie et l’a l’échangée contre celle d’une inconnue dans un supermarché.

Il est intéressant de noter à quel point l’acte de A. Beltrame a ému le monde à commencer par la France et il n’y a en effet rien à redire de cette bravoure. Seulement l’enthousiasme qu’il a suscité survient à un moment où le sacrifice fait par Jésus pour sauver non pas une personne ou un groupe de personnes mais plutôt toute l’humanité semble de moins en moins sensibiliser certaines cibles.

Si dans la foule de ceux qui ont été touchés par le « sacrifice de Beltrame » il y en avait qui peinaient encore à se convaincre du message de la croix, la tâche doit désormais leur avoir été facilitée au regard de ce fait de l’actualité de ces dernières semaines.

Que le fils de Dieu abandonne tous ses attributs et consente de vivre la condition humaine, qu’au lieu de l’accueillir et le traiter comme l’exige son rang, ceux qu’il est venu sauver se transforment en redoutables bourreaux et lui infligent la mort infamante de la croix et que, même dans ces conditions, Jésus continue et achève dignement sa mission, cela devrait suffire pour que tous s’accordent pour l’honorer et devenir ses serviteurs et servantes.