La première fois qu’enfant, j’eus l’occasion d’assister à la transformation d’un mortier (ce mélange homogène de ciment et de sable sobrement humecté et sans forme régulière), en une brique, je fus fort impressionné. C’était de la part du maçon, un bel exercice artistique qui a ajouté de la valeur à une matière se présentant quelques minutes plus tôt sous sa forme brute, un état proche du naturel.

Cette transformation n’a été possible que grâce à un moule, ce corps solide creux et façonné qui donne à la matière liquide ou pâteuse qu’on y verse, une forme que celle-ci conservera en se solidifiant. Il n’y a aujourd’hui qu’à parcourir les rayons de nos supermarchés, le long de nos rues, etc., pour se rendre compte du rôle important que joue le moule dans la société.

Je voudrais nous entretenir cette semaine sur le moule, dans son application à la chose spirituelle.

A l’instar du moule, la parole de Dieu façonne notre caractère et nos comportements pour les rendre agréables, acceptables de Dieu. La Bible comporte une telle provision de principes de vie que quiconque prend la peine de s’y conformer ne peut donner à son existence qu’une forme qui rende Dieu fier de lui. Prendre la peine de se conformer à la parole de Dieu ici va bien entendu au-delà du simple fait de l’écouter en se réjouissant de sa qualité sans toutefois se préoccuper de son application. Cette façon d’écouter la parole de Dieu est passive. Ce qui est souhaitable, c’est plutôt la démarche active qui, elle, consiste à extraire de nos habitudes à chaque fois que nous écoutons la parole, les pratiques qu’elle condamne en nous efforçant d’y introduire les comportements, les valeurs qu’elle encourage et recommande. C’est pourquoi, Dieu recommandait à Moise dans Deutéronome 6 :7, que cette parole soit inculquée aux enfants. Pendant que leur esprit n’a pas encore revêtu la rigidité corrosive de certains adultes, la parole trouve plus aisément place et est susceptible de marquer toute leur vie dans le sens de l’application de la vertu et de l’exercice à la piété. Il est de la responsabilité des parents de semer sur cette terre riche les valeurs chrétiennes qu’ils souhaitent voir leurs enfants incarner plus tard.

En dehors de la parole de Dieu, Dieu utilise aussi les temps, les circonstances, les épreuves pour façonner ses enfants. Pensez à David, pourchassé par Saül, bien que Samuel l’ait oint pour devenir roi d’Israël. De l’onction à l’accès à la royauté, David passa sa vie à fuir, à combattre. Il perdit la tranquillité à laquelle le berger qu’il fut était accoutumé. Il perdit dans la foulé son ami Jonathan, simula le fou etc. Pensons aussi à Jérémie, aux souffrances qu’il endura bien qu’il fût au service de Dieu. Pensons enfin à Moise qui, après avoir tué un Egyptien, dut s’enfuir dans le désert où les épreuves qu’il vécut lui formatèrent un caractère de leader prêt à diriger un peuple aussi difficile et aussi capricieux et rebelle qu’Israël.

Dieu permet parfois, en dépit des promesses d’élévation qu’il nous fait, que nous passions par certaines situations. Si notre foi n’est pas ferme dans le Seigneur, il est facile de dire en pareilles circonstances que Dieu n’est pas avec nous. Et pourtant, il est à là, silencieux mais attentif, apparemment passif mais nous soutenant pour que nous apprenions des épreuves les leçons grâce auxquelles nous pourrons assumer pleinement les responsabilités auxquelles il nous prépare.

Mon frère, ma sœur, peut-être es-tu en formation présentement. Apprends avec patience de ces expériences car une fois sorti du moule de formation, tu seras prêt(e) pour l’œuvre à laquelle Dieu te prépare.