Colossiens 3 :9 « Ne mentez pas les uns aux autres, vous étant dépouillant du vieil homme et de ses œuvres »

Tout peuple doit en partie sa survie à l’existence et au respect d’un paquet de normes et de principes qui régissent et réglementent sa vie sociale, car autant une maison sans loi est identifiée à un habitat de malades mentaux, autant une société sans un socle moral sera très vite sujette à des déviances incontrôlables et aux effets dévastateurs. Notre Dieu, le meilleur modèle de l’ordre, a doté son peuple du décalogue qui édite un certain nombre de principes fondamentaux qui portent le nom évocateur de commandements. Ces commandements sont portés et supportés par certaines valeurs chrétiennes et morales dont celle énoncée par Colossiens 3 :9, à savoir « Ne mentez pas les uns aux autres, vous étant dépouillant du vieil homme et de ses œuvres »

Malgré cette interdiction formelle et en dépit de l’absence de statistiques, nous pouvons nous risquer à dire que le mensonge est devenu l’un des péchés les plus pratiqués. Grands et petits, garçons et filles, hommes et femmes, fonctionnaires et artisans, etc. se laissent très rapidement et parfois très imperceptiblement gagner par ce virus et pratiquent le mensonge allègrement et inconsidérément. Ainsi, au téléphone une personne à Cotonou dira par exemple ‘’je suis à Ouidah’’. Pour certains, mentir est presque inévitable ; c’est une fatalité qu’ils justifient en affirmant avec résignation : « Dieu seul nous aidera, on n’y peut rien ! ». Cependant, quand éclatent les conséquences effroyables de ce vice trop souvent toléré, ils comprennent, trop tard malheureusement, la nécessité d’y faire quelque chose à tout prix (comme le dit le proverbe, « le conseil du vieillard qui n’est pas écouté le matin le sera le soir mais ce sera trop tard »).

C’est en tout cas ce qu’a dû comprendre Guéhazi, ce serviteur de main de Elisée après avoir menti à son maître. Pour l’histoire, rappelons que Naaman venait de guérir de sa lèpre grâce à la prière de Elisée et voulut témoigner à ce dernier sa gratitude en lui apportant beaucoup de biens. Elisée le renvoya avec ses biens, en application de la parole de Dieu que nous donnions aussi gratuitement que nous l’avons reçu. Guéhazi rattrapa Naaman et sa troupe et dit venir de la part de son maître pour prendre quelques présents aux fins de recevoir deux visiteurs venus de la montagne d’Ephraïm. Naaman s’empressa de lui donner plus qu’il n’a demandé. Guéhazi qui ne se doutait pas qu’aucun de ses mouvements n’a échappé à son maître revint jouer au serviteur fidèle. Et comme il est de la nature du mensonge d’engendrer d’autres mensonges, la cascade des mensonges fut respectée. Ainsi, à la question de son maître de savoir d’où il venait, il mentit à nouveau en répondant « …ton serviteur n’est allé ni d’un côté ni d’un autre » (2 Roi 5 : 25). Il n’en fallut pas davantage pour que Elisée prononçât la terrible sentence « la lèpre de Naaman s’attachera à toi et à ta postérité pour toujours. Et Guéhazi sortit de la présence d’Elisée avec une lèpre comme la neige» (2 Rois 5 :27)

Oh que c’est terrible ! Guéhazi venait ainsi, par son mensonge, de léguer à toute sa postérité innocente un héritage dont elle portera TOUJOURS (notez bien ce mot) l’avilissante insigne. Comparé au mensonge, beaucoup trouveront certainement ce châtiment trop disproportionné. Eh, Oui, comprenons-le bien, ces confessions contraires à la vérité que nous jugeons trop souvent sans importance et lâchons sur un registre badin peuvent générer des monstruosités de cet acabit. Le mensonge peut même tuer comme l’illustre le cas de Ananias et de Saphira. C’est pour cela, entre autres, que l’un des dix commandements nous met en garde contre le faux témoignage que nous pouvons être tentés de porter sur notre prochain.

Chers lecteurs, attendrons-nous un châtiment à la Guéhazi ou à la Saphira avant d’arrêter de mentir ? Contrairement à ce que nous croyons parfois, il n’y a pas de petit péché et, même s’il devrait en exister, j’ai la faiblesse de penser que le mensonge ne sera jamais inscrit dans cette catégorie. Sondons-nous et dépouillons-nous. C’est maintenant l’heure de la décision ! La différer ou la rejeter ne nous serviront pas.