Gildas Djissa
2 juillet 2012
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« Parce que tu es retourné et que tu as mangé du pain et bu de l’eau dans le lieu dont il t’avait dit : Tu n’y mangeras point de pain et tu n’y boiras point d’eau, ton cadavre n’entrera point dans le sépulcre de tes pères.» 1 Rois 13:22
Avez-vous déjà remarqué que lorsque nous disons « Non » face à une proposition qui nous paraît a priori irrecevable, il y a bien souvent comme une voix qui se déclare à notre conscience pour y installer le doute à travers tout un questionnement subtile ? Au fait, as-tu remarqué tel aspect positif de cette opportunité ? Mais pourquoi dire non dans un tel contexte en sachant que ceci, que cela ? Pourquoi fermer ainsi la porte, face à cette offre probablement de bonne intention ? Etc. Le passage ci-dessus se réfère à l’histoire de ce prophète qui, après avoir dit Non conformément à la parole qu’il a reçue de l’Eternel, est revenu sur sa décision par le fait d’une certaine naïveté. La sentence fut fatale et sans appel : tué par un lion et lamentablement enterré en pays étranger.
Faisons-y attention ! L’un des maux les plus virulents qui menacent bon nombre de chrétiens de nos jours, ce n’est pas tant de méconnaitre les lois et standards du royaume de Dieu, mais plutôt, la faible capacité à dire un « Non » franc et catégorique à tout ce que la vie quotidienne nous propose comme attractions nocives. Il ne s’agit pas d’extrémisme religieux, mais de fidélité à la parole du Père, à travers une nette affirmation de sa différence, avec constance et consistance. D’un certain point de vue, un auteur disait que « S'il y a tant d'indifférence dans le monde pour l'Evangile....c'est parce qu'il y a si peu de différence chez les chrétiens».
En effet, la rue, les différents cercles relationnels, l’environnement scolaire, professionnel, le monde des affaires, les milieux politiques, scientifiques et autres nous soumettent très fréquemment, à une pluralité d’invitations et de propositions de toutes sortes, aussi tentantes les unes que les autres. Face à ces offres ambiantes, la tendance première et presque générale semble être de dire « OUI ». Oui, à tout ce que l’on considère comme étant des facilités ou opportunités pour « réussir » dans un domaine ou un autre de la vie. Sans en avoir l’air, cette attitude représente un véritable drame. C’est le mal du « Oui », et il est pire qu’un cancer : cette facilité à accepter les choses sans y prendre tout le recul nécessaire, se laisser embarquer sans toujours considérer ses repères essentiels.
En tant qu’enfants de Dieu, nous sommes bien conscients que nous ne pouvons pas nous autoriser certaines latitudes, eu égard aux valeurs fondamentales de notre citoyenneté du royaume des cieux. Nous savons pertinemment que nous ne pouvons pas nous permettre certains choix, nous laisser aller à certaines voies en disharmonie avec notre profession de foi. En vertu de cela et fort heureusement d’ailleurs, il peut nous arriver par exemple, de renoncer à un réseau de fraude et de tricherie, une proposition d’affaire douteuse, une relation contraire aux standards divins, etc. Chaque fois que nous prenons une telle option, notre Père céleste en est honoré et fier, tandis qu’à l’opposé, l’ennemi essuie un bel échec dans sa tentative de nous dérouter. Mais, tenons nous vigilants, il ne s’avoue pas pour autant vaincu. Par tous les attributs rattachés à sa qualité de « malin », il revient très souvent sous une forme plus ou moins voilée, pour nous suggérer agilement de revenir sur notre décision. Avec des arguments bien futés, le « destructeur » revient à l’assaut pour essayer de nous démettre de la position stratégique du Non. Il revient pour mettre à l’épreuve notre capacité à rester constant dans le temps, fidèles aux valeurs auxquelles nous souscrivons intimement en Christ. Prenons-y garde ; ne nous laissons pas faire.
Ma sœur, Mon frère, quand tu as dit Non, c’est Non et c’est Bon. N’y reviens plus sauf nouvelle conviction forte, explicitement insufflée par le Saint-Esprit, ce qui suppose du temps pour chercher véritablement la face de Dieu et entendre clairement sa voix.
Une prière pour cette semaine : Père Eternel, donne-nous le caractère par lequel Daniel pût refuser la compromission jusqu’à la fosse aux lions et la dépendance d’Etienne qui conserva sa fidélité jusqu’à la mort par la lapidation. Enseigne-nous à dire Non. Amen.