Crépin ADEROMOU
5 novembre 2012
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‘’Je ne prendrai rien de tout ce qui est à toi, pas même un fil, ni un cordon de soulier, afin que tu ne dises pas : J’ai enrichi Abram. Rien pour moi !’’ Genèse 14 :23
Sodome et Gomorrhe venaient de vivre une cinglante défaite face à une coalition de rois avec à sa tête Kedorlaormer, roi d’Elam. Certains n’eurent la vie sauve qu’à leur habileté à fuir vers la montagne. Les vainqueurs enlevèrent toutes les richesses de Sodome et de Gomorrhe, toutes leurs provisions et tout le peuple sur place y compris Lot et sa famille. La nouvelle parvint à Abram et il se devait d’aller secourir son neveu.
Abram arma 318 d’entre ses serviteurs et lança une expédition afin de ramener les captifs. Il réussit à ramener tout ce qui avait été pris à Sodome et Gomorrhe. Une fois l’euphorie de la victoire passée, le roi de Sodome ne put s’empêcher de penser à la rémunération du ‘’Mercenaire’’ Abram. Il finit par trouver une formule qui l’arrangeait le plus et dit à Abram : ‘’…donne-moi les personnes et prends pour toi les richesses….’’
Il s’agissait là d’une stratégie d’un chef sentant son fauteuil menacé. En effet, en regardant la situation de plus près, on peut se rendre à l’évidence que ce roi venait de manquer à son principal devoir, celui de préserver l’intégrité de son territoire contre tout ennemi. Il faudra rappeler que Sodome et Gomorrhe avaient été soumis pendant douze ans à Kedorlaomer avant que, sous le leadership de leur roi, ils ne se révoltassent contre ce dernier. Heureusement, l’intervention d’Abram leur évita un asservissement total à kedorlaomer pendant d’autres longues années encore. Alors, maintenant que Kedorlaomer n’était plus un problème, le premier artisan de cette victoire, Abram, pourrait lui aussi nourrir des ambitions prématurées de dirigeant. Le peuple, certainement n’éprouverait aucune réserve à se soumettre à ce héros qui venait de les libérer de douze années de ‘’réclusion’’. Le roi l’ayant compris, proposa alors un marché à Abram qui déclina l’offre : Je ne prendrai rien de tout ce qui est à toi, pas même un fil, ni un cordon de soulier, afin que tu ne dises pas : J’ai enrichi Abram. Rien pour moi ! Dans le même temps, il exigea que ses autres compagnons reçussent leur part du butin.
L’attitude d’Abram peut donner lieu à plusieurs interprétations. La toute première et la plus facile d’ailleurs, c’est de lui coller une étiquette d’homme suffisant, orgueilleux. Cependant, pour tout étudiant de la bible, il est aisé de constater dans les treize premiers chapitres de Genèse, qu’Abram n’a montré aucun trait caractériel qui puisse l’associer à une telle étiquette d’orgueilleux. Au contraire, le personnage nous a habitués à bouger, agir tel qu’instruit par Dieu. C’est pourquoi, nous préférons suivre la piste qui soutient qu’Abram connaissait La source de toute bénédiction qu’est l’Eternel et avait son regard fixé sur Lui. Il savait que la royauté ne représentait rien à côté de la promesse que Dieu lui avait faite. De plus, cette expédition, il l’avait décidée en comptant d’abord sur ses propres moyens. Il choisit 318 de ses plus braves serviteurs (hommes bien entendu) pour lancer l’assaut, ce qui laisse déduire qu’il en avait beaucoup plus. Abram n’était surement pas roi, mais il n’en était certainement pas bien loin. Il était déjà riche et à l’abri du besoin rien qu’en comptant sur l’Eternel, il fallait donc continuer afin que la gloire ne revienne qu’a Lui seul.
Aujourd’hui encore, les propositions de raccourcis ne manquent pas autour de nous. Sous nos yeux, ceux qui s’y engouffrent affichent les signes d’une réussite dont le temps se chargera, à coup sûr, de ranger aux oubliettes. Si Dieu nous a fait une promesse, marquons une pause cette semaine et reconsidérons le chemin parcouru depuis la date de la promesse et novembre 2012. Regardons autour de nous et nous verrons certainement qu’elle marche vers son accomplissement.
Dieu Bénisse votre semaine de travail !