Bertrand DAVO
4 juin 2012
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«Tu m'entoures par derrière et par devant, et tu mets ta main sur moi.» Psaume 139:5
Ce texte nous parle à la fois d'une présence et d'un toucher. Alors que la connaissance augmente sans cesse dans tous les domaines, on constate chez le chrétien un déclin de la vie personnelle avec Dieu. Dans la Bible, lorsque Dieu se révèle à un homme, il est impossible à celui-ci de rester spectateur ou stationnaire. Le psalmiste découvre que la présence de Dieu est indispensable pour échapper aux dangers de la routine, de la superficialité, du formalisme, de la perdition, etc.
La Présence De Dieu est décrite par ces mots: «Tu m'entoures...» Le verbe employé ici est magnifique. Il pourrait aussi être traduit par «envelopper», «serrer de près», «embrasser». Il décrit un geste d'amour de la part d'un Dieu présent! Pour entourer son enfant, Dieu s'approche de lui, demeure avec lui et s'adresse à lui. Alors Celui qui sait «quand je m'assieds et quand je me lève, quand je marche et quand je me couche» (v. 2 et 3) est capable de m'entourer par derrière et par devant. C'est-à-dire qu'il est à mes côtés, qu'il est mon arrière-garde, et mon avant-garde.
« Tu m'entoures par derrière » est un geste qui protège. Le croyant, dans sa marche, est poursuivi par trois ennemis: le monde, la chair et le diable. Le monde le pousse à se détourner du chemin comme les Israélites qui, lassés du désert, murmurèrent et se révoltèrent contre Moïse. Ils allèrent jusqu'à dire: «Nommons un chef, et retournons en Egypte.» (Nombres 14:4) Pour avoir agi ainsi, les Israélites sont morts dans le désert. Dans 1 Corinthiens 10:6, il est clairement affirmé que «ces choses sont arrivées pour nous servir d'exemples. Il est donc hélas possible d'aller dans le sens contraire du chemin parcouru, par amour pour le monde, de n'être point agréable à Dieu, de devenir idolâtre, de se livrer à la débauche. Le seul remède dans une telle situation est de revenir au Seigneur, de confesser son péché, et de se laisser entourer par sa grâce prévenante, seule force capable de vaincre le monde. La chair le pousse à s'éloigner de Dieu, à perdre le contact avec lui, tout en maintenant les signes extérieurs de la profession religieuse: participation au culte, diverses activités d'une assemblée, etc. C'est un état très dangereux qui permet d'introduire ses propres conceptions dans les pensées et les voies de Dieu et qui crée une distance entre Dieu et nous. Si la présence de Dieu nous entoure, si nous laissons le Seigneur nous prendre dans ses bras, notre cœur restera éveillé, répondra aux demandes de l'amour, et nous serons gardés de tout éloignement néfaste. Le diable le pousse à s'endormir à cause de son manque de sobriété et de vigilance (1 Pierre 5:8). C'est le moment choisi par le diable pour l'attaquer par derrière, à la façon du lion lorsqu'il chasse sa proie et lui fonce dessus. Ce sont les proies isolées ou retardataires qui se font dévorer. Quelle leçon pour le chrétien qui «demeure sur les bords», «regarde de loin», «ne s'engage pas»... et s'assoupit! C'est lui que Satan vise en premier.
« Tu m'entoures par devant ». Ici, c'est le geste qui conduit. Le croyant, dans sa marche vers le pays promis, est guetté par trois dangers. Le danger de s'arrêter à cause de la fatigue, de l'épreuve, de la solitude, de l'incertitude. Nous sommes appelés à courir avec persévérance, rejetant tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement (Hébreux 12:1). Qui n'est pas tenté une fois ou l'autre de s'arrêter, face à un renoncement coûteux, à un obstacle difficile, à une situation impossible, à un prix à payer. La présence de Dieu nous aide dans ce passage délicat, dans cet acte de foi, dans cet effort continu. Le danger de se tromper dans la direction à suivre. Dans notre zèle, nous fonçons vers une destination que nous croyons être juste, puis nous découvrons que Dieu n'est pas sur ce chemin. Pourquoi ? Nous avons oublié de le consulter, nous n'avons pas pris le temps de prier ou de lire l'Ecriture. Si vite, quand il en est ainsi, nous pouvons prendre notre volonté pour celle de Dieu et décider nous-même du sens de la marche! Et enfin le danger de s'inquiéter. L'avenir est inconnu, le chemin est ardu, les ressources personnelles sont vite épuisées. Aurons-nous la force de continuer ? Le Seigneur pourvoira-t-il à nos besoins? Trouverons-nous la bonne direction? L'inquiétude est naturelle, mais elle ne procède pas de la foi. Souvenons-nous des exhortations du Seigneur Jésus qui dit souvent : «Ne craignez point, ne vous inquiétez pas !» Sa présence nous aidera à faire face à ces faiblesses et à les surmonter victorieusement.