‘’Croyez que la patience de notre Seigneur est votre salut’’ 2 Pierre 3 :15

Fidèles lecteurs, il vous souviendra qu’il y a bientôt 7 ans (décembre 2008), dans un message que j’avais alors intitulé ‘nos fausses excuses’, j’avais parlé d’un certain nombre de personnages bibliques dont Gédéon. Je reviens aujourd’hui sur Gédéon, non pas pour évoquer les excuses qu’il présentait à l’Eternel pour échapper à son appel, mais pour montrer à quel point notre Dieu est patient, comme un père.

Le récit de l’appel de Gédéon par Dieu montre avec une richesse de détails, qu’il a mis du temps à se laisser convaincre qu’il est l’homme de la situation, c’est-à-dire, celui qui arracherait Israël à la main puissante de Madian. Dans une démarche qui rappellerait à bien des égards un échange entre un père et son fils, échange dans lequel le souci du premier est de rassurer le second sur ses capacités, l’hésitation et le doute de Gédéon n’ébranlèrent point la démarche et la décision de Dieu. Voici quelques temps forts de cet échange :

Gédéon insista sur son incapacité en évoquant son origine et son rang dans sa famille ; il fit attendre l’ange pour aller accomplir une série d’activités. A son retour, l’ange fit sortir du rocher un feu qui consuma la chair et le pain que Gédéon avait préparés (Juges 6 : 14-21) Gédéon s’excusa d’avoir vu l’ange de Dieu et pensa qu’il en mourrait. Dieu le rassura. Apparemment confiant, Gédéon renversa, à la demande de Dieu, l’autel de Baal et, en dépit de la révolte du peuple, sa vie fut épargnée. Pour autant Gédéon demanda un autre signe (Juges 6 :22-32). Il demanda que Dieu fasse qu’une toison soit couverte de rosée sur un terrain sec. (Juges 6 :36-37)Dieu réalisa son désir et, à nouveau, Gédéon fit son mea-culpa juste pour demander un autre signe, cette fois-ci une toison sèche sur un terrain couvert de rosée. Encore une fois, Dieu fit ce qu’il demanda.

Ces échanges sont particulièrement révélateurs de la patience dont Dieu use envers nous. N’est-il pas assez fort, puissant et capable pour se passer d’un homme, quelle que soient sa force et sa réputation pour accomplir son dessein ! Si en d’autres occasions, il avait pu se servir de simples pas de lépreux pour effrayer une armée syrienne bien entraînée et fort équipée et libérer ainsi son peuple de la faim, il pouvait, à plus forte raison user de tout autre stratagème pour régler à Madian son compte !

Mieux, devant l’hésitation, le doute et les questionnements de Gédéon, il aurait pu, comme le feraient en circonstances similaires certains hommes, se dire‘’après tout, tu devrais te réjouir de ce que je t’ai choisi. Si tu ne veux pas te rendre utile, casse-toi. Lorsque j’aurai atteint mon objectif, tu n’auras de ta résistance que le souvenir d’une opportunité ratée pour te valoriser !’’ Et, ce disant, il se serait choisi un autre, sans doute avec moins de potentialité que Gédéon, mais au moins peu frondeur et certainement moins complexé par son apparente incapacité. Qu’importe, n’est-il pas le Dieu qui peut rendre fort le plus faible au point d’en faire un héros ! Mais non, il n’en fit rien !Dieu a sa logique que la plus éprouvée des intelligences humaines peinerait à comprendre !

Chaque jour, Dieu exerce envers ses créatures ce même niveau de patience ! A ceux qui l’insultent, foulent aux pieds ses lois, violent de pauvres femmes sans défenses, dépouillent la veuve et l’orphelin, mettent à sac les villes, ôtent la vie aux innocents, des cieux, il les regarde et les laisse assez longtemps en vie afin qu’ils aient l’occasion de se repentir. Quelque accablantes qu’aient été leurs fautes, le jour où ils viennent à Dieu de tout leur cœur, les bras ouverts, Dieu les accueille et passe un chiffon sur tous les torts qu’ils ont causés à autrui dans le passé.

Gardons-nous toutefois de prendre cette patience pour de la faiblesse car, si elle ne nous rapproche pas de lui durablement, elle risque fatalement de nous éloigner de lui pour toujours et alors,ce sera TROP TARD.

Que Dieu nous en préserve !