Martial KOUNOU
7 avril 2014
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« J’ai constamment l’Eternel sous mes yeux. Quand il est à droite, je ne chancelle pas » Ps. 16 :8
Dans la vie courante, on jugerait peu ou mal avisée toute personne qui, se lançant dans une aventure, ne prendrait pas toutes les dispositions susceptibles de garantir son succès. On lui reprocherait en sus de ne pas envisager un plan B en cas d’échec de son initiative initiale.
C’est en vertu de cette pratique qu’un entrepreneur souscrit une assurance, assuré qu’il est ainsi de pouvoir transférer les risques liés à ses plans à un tiers. Un constructeur automobile agirait de même et, envisagent l’éventualité de l’échec de ses projets, prévoirait la démarche alternative qu’il adopterait.
Le monde qualifierait chacune de ces démarches et les logiques qui les sous-tendent de manifestations de prudence, voire de sagesse. Mais ce qui est sagesse pour les hommes ou qui a à leurs yeux valeur de science pourrait n’être devant Dieu que boue et folie. Ainsi, une marche avec Dieu qui s’accommoderait d’alternatives, de plans B, pourrait se condamner elle-même à l’échec. Elle serait en effet une vie improductive car se soustrairait du socle sur lequel doivent reposer les initiatives de ceux qui croient en Dieu pour converger vers le succès.
Imaginez en effet une personne qui professe sa foi en Dieu sur qui elle dit compter pour porter à accomplissement son désir d’avoir une descendance. Si, au lieu d’avoir ses yeux fixés uniquement sur Dieu et ne s’attendre qu’à lui, elle se promène de couvent en couvent ou va chercher des solutions chez d’autres vendeurs d’illusions croyant ainsi mettre en œuvre ses plans dits B, elle ferait ainsi la preuve non seulement qu’elle doute de la capacité de Dieu à être la solution à sa préoccupation du moment mais elle établirait aussi ainsi son inconstance et son irrésolution. Ce faisant et aux termes de Jacques 1 :7, une telle personne ne devrait pas s’imaginer qu’elle recevra quelque chose du Seigneur. En effet, sous peine que ce dernier, une fois sa prière exaucée n’en attribue le mérite aux autres sources qu’il a prospectées, le Seigneur, dont la Bible nous dit qu’il est jaloux, se gardera bien de lui apporter la réponse qu’elle attend. A l’occasion, il est presque évident que le diable, l’ennemi de la foi, s’invitera dans un tel processus et suggèrera des solutions supposées régler les problèmes mais qui, en définitive, risquent de multiplier les ennuis.
La situation d’Abraham, le père des croyants, est là pour nous édifier sur le piège que peuvent représenter dans le règne spirituel les alternatives. En effet, pendant que tardait la promesse à lui faite par Dieu, sur suggestion de son épouse, il prit Agar de qui naquit Ismaël. Ce chemin qui, à l’origine avait tout l’air et le reflet d’une solution idéale et culturellement fondée, se révéla un piège dont l’humanité fait encore aujourd’hui les frais.
Que de personnes n’ont pas retardé involontairement la manifestation de Dieu sur leur foyer, leur travail, leur progéniture, etc. pour avoir voulu ‘’aider Dieu’’ à accélérer la réalisation de sa promesse dans leur vie ! Que de croyants n’ont pas assombri eux-mêmes leur destin pour avoir tourné leurs regards tantôt à gauche et tantôt à droite s’écartant ainsi du chemin prévu par Dieu pour les secourir, les bénir ! Le psalmiste partage avec nous dans le verset de méditation l’un de ses secrets. Il nous apprend qu’il a constamment l’Eternel sous ses yeux. Cette attitude est bien raisonnable car elle démontre la confiance qu’il lui fait, la foi qu’il a en sa justice et en sa fidélité et grâce à laquelle il n’est pas distrait de sa cible. Il peut ainsi être sourd et aveugle à tous les vents de sollicitations opportunistes aux finalités incertaines.
La foi et l’intelligence humaine n’ont pas toujours les mêmes standards et ce qui est vérité dans un règne peut devenir mensonge dans l’autre. Quand il s’agit de la foi, méfions-nous des alternatives car, elles risquent davantage de nous desservir que de nous servir !