Martial KOUNOU
15 août 2011

Dans son livre ‘’Une Eglise de Gagneurs d’Ames’’, Gene Edwards écrivait : « nous essayons d’évangéliser le monde… en évangélisant les murs de l’Eglise,… chaque recoin et chaque chaise. C’est l’hectare le plus évangélisé de toute la terre. Nous nous y dépensons à un tel point qu’on pourrait nous croire essayer de convertir le bâtiment. Nous travaillons là comme si toutes les âmes perdues du monde s’y trouvaient rassemblées».
Pourtant quelle mission avons-nous reçue ? Est-ce celle de rester là où nous sommes à prier pour que mues par le Saint Esprit, les âmes perdues se mettent en rang pour venir spontanément nous rejoindre à l’église? J’ai la faiblesse de croire que non. Autrement, la bible ne nous fournirait pas autant d’exemples d’apôtres allant de contrée en contrée au péril de leurs vies pour annoncer la bonne nouvelle de Christ. Le cas de Paul est singulièrement illustratif de ce que nous devons sortir des enceintes douillettes de nos maisons, nous détacher du cadre confortable de nos églises et transcender avec un mélange de foi et d’audace la peur paralysante des moqueries et des oppositions pour porter aux âmes qui s’écroulent sous le poids éreintant de la misère spirituelle la solution efficace qu’est la parole de vie.
L’évangile de Mathieu se termine par la lettre de mission du Seigneur adressée à ses disciples. Cette mission se décline comme suit : « Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du père, du fils et du Saint-Esprit et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit… » (Math. 28 :19-20). Jésus se fait davantage précis dans Marc 16 : 15 : « Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la créature ». Dans l’un et l’autre de ces versets, le premier mot du Seigneur (Allez !) s’explique de lui-même. De toute évidence, aller s’oppose à rester et suggère qu’il faut quitter un endroit pour se rendre à un autre. A cet égard, il peut très aisément se rapprocher du point du vue du sens des verbes ‘’sortir’’ et ‘’partir vers’’.
Comme vous le savez, Jésus n’a pas été le genre de maître dont la pédagogie privilégiait la méthode ‘’faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais’’. Aussi, donnait-il Lui-même l’exemple de ce qu’il attendait de ses disciples. Ainsi, pendant son passage sur la terre, il enseignait, exhortait, évangélisait. A sa suite, les disciples et les apôtres ont continué cette œuvre en allant aux devants des populations. Aujourd’hui, il t’appert de poursuivre cette mission. Aujourd’hui, tu es la voix de Jésus pour exprimer son amour au monde ; tu es sa main pour secourir ceux qui peinent à retrouver le chemin du salut ; tu es son oreille pour écouter ceux qui ne recherchent qu’un peu d’attention pour se confier à quelqu’un et trouver le réconfort spirituel et matériel indispensable à leur équilibre psychologique, social et spirituel; tu es aussi son pied pour aller là où la soif de sa parole fait languir des milliers d’âmes qui risquent de passer de vie à trépas sans saisir la perche de salut que Dieu leur tend. Sans doute intercéder est-il une solution mais l’ultime solution, c’est que tu te lèves, que tu sortes de chez toi, que tu ailles rencontrer ces brebis perdues là où elles sont et que tu te rendes utile à l’œuvre en les (r)amenant dans la bergerie.
Ne sois pas égoïste en gardant pour toi seul le trésor que tu as trouvé. Ne sois pas avare en refusant de partager le bonheur dont Dieu t’a fait grâce. Quelqu’un t’attend pour échapper à l’enfer. Quelqu’un t’attend pour goûter aux délices qu’il y a dans le fait d’appartenir à Dieu. Souviens-toi de la parole de l’Eternel adressée à Ezéchiel : « quand je dirai au méchant : tu mourras ! si tu ne l’avertis pas, si tu ne parles pas pour détourner le méchant de sa mauvaise voie et pour lui sauver la vie, ce méchant mourra dans son iniquité, et je te demanderai son sang » (Ezéchiel 3 :18).
Mon souhait n’est pas pour toi que tu aies à répondre du sang de quelqu’un car répondre de soi-même n’est pas déjà chose aisée. Combien d’âmes as-tu déjà amenées au Seigneur ? N’est-ce pas par ton inaction que le Seigneur tarde à venir par hasard, attendant que toute l’humanité soit atteinte par sa parole ? Sors à présent de l’hectare le plus évangélisé où tu crois être utile pour aller là où se trouvent les âmes perdues. C’est là que tu te révèleras beaucoup plus utile pour la cause du Seigneur.