« …Et Elisée dit : Tu le verras de tes yeux, mais tu n’en mangeras point. ». 2 Rois 7 : 3

Il sévissait en Samarie une famine qui provoqua une telle inflation que les prix des nourritures sans grande valeur nutritive et provenant, qui plus est, d’un animal impur comme l’âne atteignaient des sommets records (‘une tête d’âne valait quatre vingt sicles d’argent’ (2 Rois 6 : 25). La situation était si désespérée que deux femmes ourdirent un plan au terme duquel elles tueraient et mangeraient alternativement leurs enfants. L’une d’elle sacrifia son fils mais se heurta, le moment venu, à la ruse de l’autre quand vint pour elle l’heure de faire de même.

Au lieu de condamner les deux mères pour meurtre et retirer de leurs mains l'enfant encore vivant, le Roi de la Samarie ne trouva pas meilleure solution que de décider d’arrêter le plus juste de ses contemporains, le prophète Elisée. Il bafoua ainsi la justice, laissa impunis des coupables et condamna des innocents : l'enfant abandonné aux mains des deux meurtrières et Elisée menacé de mort.

Devant le messager envoyé à Elisée par le Roi, Elisée annonça que dans les 24 heures qui suivraient, un revirement spectaculaire de la situation spéculative interviendrait et qu’à la porte de la Samarie, l’offre de deux produits de base (la farine et l’orge) serait si élevée que les prix de ces denrées en retomberaient à des planchers historiques.

La dimension dans laquelle opérait Elisée étant littéralement différente de la logique qui orientait la démarche de l’écuyer du roi, ce dernier, flairant peut-être une mesure dilatoire de la part de Elisée, ne put s’empêcher de lui rétorquer d’un air qu’on sent volontairement goguenard: ’Quand l’Eternel ferait des fenêtres au ciel, pareille chose arriverait-elle ?’ A cette tentative de l’écuyer de tourner en ridicule ses propos, Elisée réagit en annonçant ‘’Tu le verras de tes yeux, mais tu n’en mangeras point.’’ On sent Elisée volontairement imprécis ici puisqu’il n’indique pas si l’écuyer allait mourir ou si, au contraire, il resterait en vie et serait simplement privé de jouir de ce dont il niait la possibilité. Mais le verset 20 finit de nous situer sur son sort : par un des hasards dont Dieu seul détient le secret, l’écuyer se vit confier la garde de la porte de la ville. De ses yeux, il put voir et apprécier l’abondance, mais il mourut écrasé à la porte par le peuple sans avoir eu part à la nourriture.

Mes frères et sœurs, la foi qu’il refusa de prêter aux propos du Prophète de Dieu le perdit à jamais. On voit là qu’à l’instar de la foi, l’incrédulité produit des résultats spectaculaires mais dans le mauvais sens. L’homme s’attire aussi quelquefois la colère de Dieu lorsqu’il sous-estime la capacité de son créateur.

Tenez, en regardant par exemple le film ‘’TITANIC’’, on est très impressionné des superlatifs que les premiers passagers (qui en seront en même temps les derniers) utilisaient pour qualifier le gigantisme de ce chef d’œuvre issu de l’imagination humaine. M. Caledon Hockley, le riche fiancé de Rose, alla jusqu’à dire du TITANIC : « il est insubmersible ; Dieu lui-même ne pourrait pas couler ce paquebot ». Quel prétentieux ! Quel vaniteux ! Quel insensé ! Il a défié Dieu et, pour qui connaît la fin de l’histoire, il fut fort récompensé. Le TITANIC, qu’on disait insubmersible, sombra après que son flanc eut heurté un iceberg et il ne put jamais atteindre sa toute première destination mais échoua au fond de l’océan. Cette histoire ressemble à l’insensé de la parole de Jésus dans Luc 12 :20.

Que retenir sinon que nous pouvons, si cela nous chante, nous laisser aller à certaines blagues entre copains. Mais tâchons de maintenir Dieu en dehors de nos vaines gloires. Comment le Dieu créateur des cieux, de la terre et de l’océan sur lequel naviguait le Titanic serait-il incapable de faire submerger un objet qui, quoique grand comparé au Mauritania et à d’autres bateaux, est tout de même infiniment plus minuscule que l’étendue de la mer, les limites des cieux et de la terre ?