Martial KOUNOU
30 décembre 2013
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Vous l’avez certainement remarqué; nous vivons à une époque où tout est motif pour célébrer, festoyer, se réjouir et, à l’occasion, se gaver de toutes sortes de repas ou se laisser aller à des vagues d’attitudes quelquefois jusqu’à l’exagération fatale. De plus en plus, les fêtes sont détournées de leur esprit originel essentiellement pour des raisons commerciales. Si nous n’y prenons garde, Noël risque de figurer dans le catalogue de ces fêtes autour desquelles la presse fait beaucoup de bruit parce que quelques individus et sociétés en tirent un avantage pécuniaire au point de réaliser jusqu’à 35% de leur chiffre d’affaires annuel.
Si nous en arrivons là, nous aurons dépouillé cette fête commémorative de la naissance de notre Sauveur de toute sa substance, nous en aurons galvaudé l’esprit puisque, à perdre une part de son authenticité chaque année, Noël pourrait finir par devenir une fête profane où tout ou presque tourne et tournoie autour de pures mondanités.
De notre point de vue, Noël ne devrait jamais s’éloigner de l’esprit d’amour ni de celui de pardon.
Imaginez en effet un homme riche et prospère qui, après avoir construit à prix d’or une maison à laquelle il aura fait profiter toutes les facilités de son temps et après l’avoir minutieusement équipée luxueusement, y installe un occupant à qui il ne fait d’autre interdiction que de ne pas ouvrir la porte d’une petite cabine perdue dans un coin ! Irrésistiblement attiré par cet interdit, l’occupant foule aux pieds les règles édictées par le propriétaire et ouvre ladite porte. En dépit de ce manquement d’égard à son endroit, le propriétaire, magnanime, le sort de la maison mais l’envoie dans sa ferme où il devra dorénavant se débrouiller pour subvenir à ses besoins. Plus tard, il réalise que cette personne a été kidnappée par des terroristes qui réclament, comme rançon que quelqu’un soit sacrifié. Pris de compassion, le propriétaire livre son fils, son unique, et parvient à faire libérer l’otage.
Quel cœur ! Quelle humanité ! Quel amour et quel pardon ! Il faut en effet avoir un cœur imprégné d’amour et gros de l’esprit de pardon pour aller à l’extrémité de sacrifier son fils, son unique, pour le salut de quelqu’un d’autre. On retrouve une image similaire avec la reine Abla Pokou qui, sur les traces de son frère Bellah qui la précéda en côte d’Ivoire en provenance du Ghana, ne pût traverser le fleuve de la comoé avec sa cohorte qu’après y avoir jeté la fille unique de sa sœur. Avec ce sacrifice, la furie du fleuve se calma et une version de la légende parle d’un grand fromager qui se courba pour offrir une passerelle entre les deux rives.
Mes frères et sœurs, et si nous célébrions la fête de Noël de cette année en ayant à l’esprit ce que Dieu a fait pour nous ! Par amour pour nous, certes il disgracia nos premiers parents après leur chute en les sortant du jardin d’Eden. Plus tard, c’est Jésus, son fils unique qu’il envoya pour mourir sur le bois infâme pour le salut de l’humanité. C’est pour cela que Jean 3 :16 nous apprend que « Dieu a tantaimé le monde, qu’il a donné son fils unique…. ». Notons que ce sacrifice aurait pu être réservé à ceux qui vivaient à l’époque de Jésus ou bien à ceux qui possèdent un quantum de biens matériels pour être à la hauteur de la préciosité du sacrifice fait. Il n’en est rien cependant de sorte que qui que nous soyons, quelle que puissent être nos origines, notre couleur, notre langue, nous sommes tous éligibles au bénéfice de ce sacrifice.
Bien aimé, il n’y a pas de doute que Dieu accorde au pardon une place de choix dans notre marche avec lui. Il suffit, pour t’en convaincre, de lire Marc 11 25-26 ; Mathieu 5 :23-24 et Colossien 3 :13.
Puissions-nous passer cette fête de Noël en nous assurant que nous témoignons de l’amour à nos prochains et surtout à ceux qui en ont le plus besoin et que nous ne passons pas le cap du 25 décembre en refusant obstinément à ceux qui nous auraient offensés l’ultime pardon ! Joyeux Noël !