« Et Jephthé s'enfuit loin de ses frères, et il habita dans le pays de Tob. Des gens de rien se rassemblèrent auprès de Jephthé... » Juges 11 :3

Jephthé est né d'une prostituée, probablement à la suite d'un acte d'infidélité de son père qui avait eu d'autres enfants avec sa femme légitime. Les demi-frères de Jephthé ne voulaient pas partager avec l’enfant illégitime l'héritage de leur père, ce qui contraignit Jephthé à quitter sa famille et à trouver asile ailleurs.

En plus d'être rejeté par sa famille, on peut aisément imaginer ce que Jephthé a dû essuyer comme stigmatisation. Et pourtant, il n'avait pas lui-même commis de péché particulier, mais payait plutôt pour celui de son père. Il nous faut nous rappeler de cette expérience chaque fois que nous nous retrouvons devant la tentation du péché. S’il est des péchés dont les conséquences nous affectent directement, il en est d’autres qui, en plus de nous atteindre, deviendront des fondements avec des répercussions sur des générations après nous. Est-ce le genre d'héritage que nous voulons laisser après nous ?

Ayant dû subir ce genre de rejet à cet âge tendre, comme beaucoup aujourd'hui, Jephthé aurait pu s'asseoir dans un coin et raconter à n'importe quel oisif en quête d'histoire sensationnelle comment son père, dont c’est le devoir de l'aider à réussir dans la vie, a dangereusement compromis son avenir. Il aurait pu en profiter pour devenir un mendiant ou ourdir des plans à l’effet de se venger de son père et de ses frères. Au lieu de cela, Jephthé refusa de s’apitoyer sur sa situation, s’éloigna de ses demi-frères et se concentra à se forger une identité à lui ; il devint très vite un guerrier puissant et valeureux que de jeunes gens reconnurent comme chef. Puis ce fut Israël qui le rechercha et l’établit roi.

Aujourd'hui, dans des situations moins compliquées, des gens accusent le ciel et la terre, leurs parents, l'église et les circonstances mais se remettent rarement eux-mêmes en cause. Le seul résultat que produit le jeu d’accusation, c’est de favoriser au mieux la stagnation d’un problème et au pire son aggravation. C’est, somme toute, un exercice inutile car, la même situation à laquelle quelqu’un accroche son infortune ou ses échecs, quelqu'un d'autre l'a connue, s’en est servi comme un défi pour se propulser dans des dimensions de réussite très enviables. Prenons aujourd’hui l’engagement de cesser de blâmer le temps, les circonstances et nos proches ! Prenons ou reprenons résolument notre vie en main !