« Et Nathan dit à David : tu es cet homme-là (…)» 2 Samuel 12 :5

Il arrive qu’en tant que chrétiens, nous nous retrouvions devant des situations où nous nous demandons s’il est convenable de confronter ceux qui se comportent mal en leur exposant leurs péchés, surtout lorsque ces derniers sont en position de pouvoir et donc capables de nous détruire physiquement. Face à ce dilemme, certains optent pour le silence qui, bien analysé, est assimilable à la complicité.

La Bible nous fournit quelques exemples qui dévoilent deux approches, l’une aussi directe et radicale que l’autre est subtile et prudente et ce, à travers deux styles, deux tempéraments portés par deux serviteurs de Dieu appartenant à deux époques parfaitement différentes.

En effet, Hérodias épousa son oncle Hérode Philipe dont elle eut une fille, Salome. Devant le manque d’ambition de ce dernier, elle préféra épouser son demi-frère, Hérode Antipas. Jean-Baptiste dont on connaît le langage peu diplomatique quand il est question de dénoncer le péché critiqua publiquement cette union illégitime, ce qui lui attira la foudre et le désir de vengeance de Hérodias. Cette dernière profita de la promesse faite par le roi de récompenser l’excellente prouesse de Salome à la danse pour obtenir la tête de Jean-Baptiste.

L’approche utilisée par ce précurseur de Jésus l’a perdu. Comme l’affirmait récemment un homme de Dieu, si l’on n’est pas passionné par une cause au point d’être prêt à en mourir, alors il faut se demander si l’on mérite de vivre. Il reste que la mort de ce vaillant héros de la foi fut une grande perte pour le christianisme.

A l’opposé de Jean-Baptiste et, dans des circonstances similaires, le prophète Nathan (2 Samuel 12 : 1-23) opta pour une pédagogie mesurée face à un Roi David qui venait de briser le code moral. Il venait en effet non seulement de coucher avec la femme d’un de ses soldats mais aussi et surtout a pris celle-ci pour femme après avoir fait tuer son mari. Envoyé par Dieu pour révéler à David ses péchés, Nathan savait bien ce qu’il risquait si son annonce trouvait David de mauvaise humeur. Il partit d’une histoire dont il se servit pour amener David à se rendre compte de la gravité de son acte. Aux versets 5 et 6, David proposera même la sanction qui, selon lui, correspondait le mieux à un tel acte avant de se faire dire qu’il s’agissait de lui-même.

Pourvu que la vérité soit dite, trouvons la meilleure formule.