« Le jour du Seigneur viendra comme un voleur. » 2 Pierre 3 :10

Il y a quelques années à Cotonou, l’insécurité faisait rage aussi bien dans le centre ville que dans les quartiers périphériques. Elle avait atteint un niveau tel que ses acteurs n’hésitaient pas à annoncer aux victimes qu’ils ciblaient leurs prochains passages. L’annonce se faisait soit par appel téléphonique anonyme, soit par des messages inscrits sur les murs des maisons et indiquait, entre autres, la date de la sinistre visite. Chose vraiment curieuse, les voleurs venaient effectivement et surtout opéraient. Comparé à la pratique habituelle des voleurs, ce mode opératoire paraît particulièrement audacieux. En effet, les voleurs privilégient d’ordinaire l’effet surprise et n’opèrent pas avant de s’être assurés que leurs victimes ne les attendent pas. Ils ne préviennent pas et ne laissent en général apparaître auprès de leurs victimes aucun signe susceptible de sensibiliser ces dernières sur leurs viles intentions. Ils sont convaincus qu’autrement, leurs victimes feront feu de tous bois pour s’entourer d’un niveau de sécurité préjudiciable à la réussite de leurs plans.

En lisant le verset guide de notre méditation de ce jour, on pourrait être à première vue choqué de voir Jésus, le modèle de la vertu, comparer sa deuxième venue au mode opératoire des voleurs. Mais s’il a utilisé cette image, c’est bien parce qu’il veut s’en servir pour nous instruire. Jésus affirme en effet dans Marc 13 : 32: « Pour ce qui est du jour ou de l’heure, personne ne le sait, ni les anges dans le ciel, ni le fils, mais le Père seul ». Etonnant, n’est-ce pas ? Et pourtant, Jésus est le logo de Dieu puisqu’il nous a appris que quiconque l’a vu a vu son Père.

Pourquoi le Père a-t-il caché à tous les hommes, aux anges et même à Jésus, son fils, la date exacte à laquelle Jésus reviendra ? Que se passerait-il si les hommes savaient avec exactitude la date du retour de Jésus ? Je suis persuadé que la sanctification ne serait pas notre préoccupation jusqu’à une semaine de ladite date. Le criminel passerait son temps à créditer son compte de péché en crimes aussi audacieux les uns que les autres, les voleurs rivaliseraient d’ardeurs à expérimenter les pires formes de vols avec des assaisonnements aussi vils que le viol, la carnage ; les adultères et les fornicateurs se convaincraient que chaque femme est un goût différent et étendraient la liste de leurs victimes à l’infini ; les églises seraient désespérément vides tout le temps ; les vices auraient valeur de vertus ; l’inappétence pour les choses spirituelles serait généralisée et peu de personnes auraient un cœur vraiment tourné vers Dieu ; l’apologie du mal serait le crédo de bien des personnes et la devise de nombreuses nations ; les actes de bienfaisances se raréfieraient et se compteraient sur les doigts.

Et, subitement, tout le monde deviendrait pieu. Certains donneraient même leur démission à leur employeur pour disposer de plus de temps afin de faire acte de dévotion. Les églises manqueraient de place pour contenir les chrétiens de circonstance, etc. NON, Dieu ne veut pas de serviteurs circonstanciels, de vases conservés sales tout le temps et rendus ponctuellement propres pour répondre aux besoins d’un moment. Il veut des enfants à son image « soyez saints, car je suis saint, moi l’Eternel, votre Dieu » (Lévitique 19 :1). Ne connaissant ni le jour, ni l’heure, nous devons toujours nous imaginer que c’est aujourd’hui, c’est maintenant, c’est tout à l’heure. En conséquence, nous mettrons tout en œuvre pour vivre au présent une vie qui plaise au seigneur, qui magnifie sa sainteté et nous identifie comme ses dignes fils.

Les signes qui annoncent la fin des temps commencent à se faire voir et Jésus est à la porte. Il pourrait venir maintenant, cette nuit, demain matin. S’il venait à l’instant, te trouverait-il prêt ? Ta robe est-elle toujours propre, lavée dans son sang, sinon il t’invite à la sanctification. (Héb. 12 :14).