"Le riche dit: je te prie donc, père Abraham, d'envoyer Lazare dans la maison de mon père ; car j'ai cinq frères" Luc 16:27

Bien aimé(e)s

J'ai trouvé très exemplaire le comportement de cet homme ; il avait une attitude marquée par la compassion et le souci d'éviter à ses frères, qui vivaient encore, les tourments dans lesquels il était alors. _Devant la réalité de l'enfer qui a fait fondre comme beurre au soleil la fausse conception qu'il s'était forgée de L'éternité, on sentait dans sa prière la conscience que tout était désormais fini pour lui personnellement, que l'irréversible était fait et qu'aucun de ses efforts ne pouvait changer un iota du narratif de son vécu terrestre_. Comme il devrait alors, dans des flashs rétrospectifs ramenant à son souvenir des pans de son vécu terrestre, questionner la pertinence de certains choix qu'il avait faits, de la manière dont il avait utilisé son temps, de comment il avait méprisé Dieu et regardé de haut ses semblables moins fortunés que lui !

Tout cela était désormais derrière lui, inaccessible pour être corrigé. Devant lui en revanche était l'évidence d'une réalité cruelle, une éternité de promesse de souffrance, de rétribution d’une vie passée sans Dieu.

Et là, émergeant d'un cœur promis à la damnation éternelle, apparaît soudainement la compassion, cette pensée, ce souci du bien-être de l'autre qu'il était, il y avait encore peu, incapable d'exhiber quand, de son vivant, Lazare venait chercher à se nourrir des miettes qui tombaient de sa table richement garnie. Il se souvint de ses frères, les cinq, et soudain, désira pour eux meilleur sort que le sien propre. Lui-même, à cette heure-là, ne pouvait rien pour eux et sa prière, adressée au père Abraham, venait de recevoir pour toute réponse un "non" de conviction !

Mon frère, ma sœur, devons-nous attendre d'atteindre cette extrémité avant de témoigner de la compassion pour, non pas juste cinq frères, mais pour des multitudes qui sont présentement irrésistiblement engagées sur l'autoroute de la perdition ? Elles sont dirigées par une force plus forte qu'elles, une énergie que seul Christ, dans sa miséricorde se conjuguant avec notre compassion pour eux, peut arrêter.

Car j'ai 5 frères ! Combien de frères biologiques as-tu ? Sont-ils déjà tous dans la bergerie au moment où les signes précurseurs de la fin se déroulent très lentement devant nos yeux de témoins privilégiés ! Supplie Dieu d'étendre à eux sa miséricorde et de les sauver avant que vienne l'heure où tu ne pourras plus rien faire pour eux.