Martial KOUNOU
23 juin 2014

L’histoire humaine fourmille d’exemples d’hommes et de femmes de couches variées de la société qui ont marqué leur temps par des actes héroïques qui leur valent d’être rappelés à notre souvenir. Qui ne se souvient pas en effet de Gandhi, de mère Theresa, de Nelson Mandela, de Béhanzin, de Toto Paulin, du Général de Gaule, pour ne citer que quelques uns ? La foi compte aussi ses héros parmi lesquels les lecteurs de la Bible reconnaîtront certainement Paul, Moïse, Néhémie, Jésus, Abraham, David, etc.
Que ce soit hors ou dans le contexte chrétien, le héros est quelqu’un dont les actions serpentent entre des difficultés, des défis que ce dernier, envers et contre un grand nombre d’opposants, parvient à surmonter, parfois au péril de sa vie. Mais tout part d’abord d’un constat, le constat que quelque chose ne fonctionne pas normalement, le constat d’un dérèglement qui, s’il est toléré encore plus longtemps, pourrait conduire à une perte d’identité ou déboucher sur des catastrophes. A ce stade encore, l’on peut se juger incapable, impuissant, trop peu de chose pour être à la hauteur du défi et espérer infléchir le cours des événements.
C’est malheureusement le cas de beaucoup d’observateurs qui, lorsqu’ils parviennent à se détacher de la masse des indifférents, se contentent de s’arrêter au constat. A ce stade, l’un des pièges les plus courants qui guettent est celui de la critique, cet exercice d’autant plus facile que celui qui s’adonne ne répond de rien et n’est donc pas obligé de tenir compte de l’ensemble des facteurs réels qui ne rendent pas facile la prise d’une décision. Le second piège est le silence facilement justifiable par le fait que ceux qui tiennent les ficelles du pouvoir sauront quoi faire en son temps pour éviter l’hécatombe. Dans ces deux cas, la situation ne fera que s’aggraver ou, au mieux, stagner, ce qui n’arrange personne.
Au lieu de se considérer comme insignifiant devant le constat, l’observateur peut aussi se convaincre de ce qu’à moins pour lui de se jeter à l’eau, de mobiliser les ressources susceptibles de changer le cours désastreux des événements rien ne changera. Nous avons une illustration de ce type d’homme à travers la personne de Néhémie. Lorsqu’il apprit en effet que ceux qui sont restés de la captivité étaient au comble du malheur et de l’opprobre et que les murailles de Jérusalem étaient en ruine, il prit l’option d’intercéder auprès de Dieu jour et nuit afin qu’il pardonnât le péché de ses enfants et qu’il les restaurât selon sa promesse. C’est là un pas significatif mais loin d’être exclusif de toute autre démarche.
Moïse eut une démarche similaire lorsque Dieu se fâcha contre le peuple qui se fit un veau d’or et décida de les éliminer tous (Ex. 32 :10). Quand bien même Dieu fit à Moïse la promesse de l’épargner et de faire de lui une grande nation, Moïse intercéda avec ferveur pour que Dieu puisse pardonner son peuple.
Souvenons-nous aussi d’Abraham qui reçut des anges chez lui de qui il apprit que la ville où vivait Lot allait être détruite. Au lieu de se contenter d’entendre, de constater la sentence, il entra dans un vibrant plaidoyer pour que les vies de ceux qui se trouveraient et qui seraient respectueuses de la parole de Dieu puissent être épargnées.
Pour en revenir au cas de Néhémie, notons qu’il s’engagea avec d’autres amis à rebâtir Jérusalem. Quoique des obstacles monstrueux furent sur son chemin, il les brava obstinément jusqu’à réaliser son ambition et réjouir son Dieu. Dieu lui-même ne se contenta pas de constater que ce monde qu’il a créé allait à sa perte. Il décida d’envoyer Jésus pour que le pire soit conjuré.
A l’instar de tous ces héros, nous devons aller au-delà du constat. Notre monde d’aujourd’hui n’est pas meilleur à celui du temps de Néhémie et d’Abraham. Le mal nous environne et Dieu recherche des gens certes pour faire le constat mais surtout pour aller au-delà à travers des actions audacieuses d’intercession. Au-delà du constat, il veut que tu sois sa bouche, son bras, ses pieds pour changer les choses. Veux-tu faire le pas ?