Martial KOUNOU
3 mai 2010
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Ce bout de phrase est revenu six fois dans le 1er chapitre de la bible (Gen 1 : 5 ; 8 ; 13 ; 19 ; 23 et 31) chaque fois pour couronner les journées passées par Dieu pour donner un contenu à la création. Le soir et le matin constituent, outre le midi, les deux phases dont l’alternance confère à la journée son unité, sa complétude. Tout comme la journée, notre vie est une unité où se succèdent quelquefois les soirs et les matins. Des exemples de grands hommes de l’histoire biblique nous le montrent à suffisance.
- Abraham : Sa vie n’évolua guère en ligne droite. Bien qu’il reçût sans équivoque de Dieu la promesse de devenir père d’une multitude de nations, l’attente fut longue avant que ne vint le fils de la promesse. Il connut des soirs, faits d’interrogations, de soupirs, de cette tentation à succomber à l’attraction du doute. Il chuta même en accédant à la demande de Saraï son épouse et en donnant à Agar Ismaïl. Cela ne fit qu’allonger son soir, sa souffrance. Cependant, après moult péripéties, le matin se montra et Isaac, le fils légitime, le fils de la promesse vint.
- David : Dès le moment parvint à Saül la nouvelle que David serait son successeur, commença pour ce ‘’garçon’’ promis aux plus hautes fonctions en Israël un soir qui fut à la fois long et douloureux. Il devint un fugitif, recherchant des abris pour échapper à la rage meurtrière et à la jalousie mortelle de Saül. Ce fut un long soir dans sa vie. Mais quand sonna pour le Seigneur l’heure, il y eut un matin dans la vie de David.
- Joseph : Si on veut emprunter à ses frères le surnom qu’ils lui donnèrent, peut-être dirons-nous Joseph le rêveur. Joseph avait reçu de la part du Seigneur une destinée peinte en couleurs vives du bonheur. Très naïvement, il en communiqua certains pans à ses frères et parents qui le prirent en aversion. Joseph eut des soirs dans sa vie : jeté dans un puits, vendu, utilisé comme esclave, serviteur à la cour du roi, accusé à tort d’avoir voulu manger le fruit défendu (coucher avec la femme de son maître), mis en prison, oublié par les bénéficiaires de ses services, etc., mais quand sonna l’heure où le matin devrait arriver dans sa vie, de la prison, il parvint au trône.
- Israël en Egypte : voilà un peuple qui connut une nuit très longue dans une Egypte qui vivait allègrement, douillettement du labeur de ses fils et filles. Maltraité, exploité, négligé et soumis aux conditions les plus insoutenables, le peuple d’Israël a connu diverses facettes de la misère et de la souffrance. Et pourtant, c’était le peuple de Dieu, le peuple choisi par Dieu. Le soir dura tant qu’il plut au Seigneur mais à son heure, il fit lever un soleil brillant sur l’Egypte pour sortir son peuple de la captivité et réaliser à son profit une promesse qu’il fit à Abraham. Le matin fut bref, suivi d’une nuit longue, douloureuse (la traversée du désert) qui se termina par l’entrée à Canaan, la terre promise. Il y eut, dans la vie d’Israël, un matin.
Cher frère, chers sœur, la durée du soir (que j’assimilerais bien volontiers à la nuit) n’est pas identique pour tout le monde. Pour certains, ce sera bref, court. Pour d’autres, ce sera relativement long et pour d’autres encore, cela semblera quasi interminable. Comme vous l’aurez compris, il n’y a pas de catégorie désignée pour ne connaître que la nuit pas plus qu’il n’y a pas de classes privilégiées pour ne connaître que le matin. Même ceux à qui Dieu a fait de grandes promesses ont connu de moments difficiles, parfois très difficiles (l’exemple d’Abraham appelé à sacrifier son fils Isaac en est une preuve patente).
Mais une chose devrait chaque fois nous rassurer et nous rasséréner. Dans proverbe 29 :11, il est écrit : « car je connais les projets que j’ai formés sur vous, dit l’Eternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance ». Comme le dit un proverbe ibo, la main d’un enfant ne sera pas brûlé par le morceau d’igname que sa mère y aura mise. Dieu sait ce que nous pouvons supporter. Il en tient compte. Il ne permettra pas que nous soyons tentés au-delà de notre force.
Mon frère, quelle situation vis-tu actuellement et qui te fait penser que la nuit s’abat sur toi ? Cette situation tend-t-elle à te faire douter de la présence et surtout des promesses de Dieu pour ta vie ? Réfléchis et sache que c’est une situation transitoire, qui passera et qui certainement laissera la place à un matin plus radieux, à une aube plus prometteuse. Tout ce que tu as à faire, c’est de mettre ta foi et ton espérance dans le Seigneur. Lui qui avait agi au profit de Abraham, de David, de Joseph et d’Israël (pour reprendre les cas décrits plus haut) est le même et le fera pour vous aussi. Le soir est sans doute là, mais le matin n’est pas loin. Dieu te bénisse !